Nos Points focaux à Dakar-Centre racontent Fatou Ndiaye, cette badianou gokh stigmatisée dans sa communauté…
La cible répond au nom de F.N et demeure à DIEUPPEUL. Son cas est particulier et mérite une attention sérieuse. Elle a un statut de badianou gokh et offre beaucoup de services à son quartier. Ce qui fait qu’elle y est très connue et appréciée.
Cependant, lors de la période du confinement, la patronne de sa fille habitant à Castors a été contaminée par le coronavirus. Comme le veut le protocole, la fille qui travaillait pour la femme positive du corona est alors mise en quarantaine pour deux semaines, dans une structure de santé.
Quelques jours plus tard, des rumeurs circulaient à bon train dans le quartier, indexant la famille comme atteinte du coronavirus. Tout le quartier a dès lors commencé à les éviter. La stigmatisation installée, F. N s’est trouvée dans l’impossibilité de mener à bien son travail de sensibilisation, comme au tout début. Ce qui, selon elle, leur a causé un choc énorme sur le plan psychologique. La badianou gokh explique qu’elle n’avait nulle part où aller, personne ne l’accueillait ni ne lui rendait visite. Elle s’était même résolue à aller à la radio ou à la télé pour dénoncer cette stigmatisation odieuse dont sa famille faisait l’objet.
Mais, fort heureusement pour elle, deux semaines après, sa fille a été libérée car déclarée négative à tous les tests.
C’est après cela que les gens ont commencé à renouer avec elle les relations de sociabilité d’alors.
Lorsque que les gens ont recommencé à la fréquenter, nous raconte-elle, elle ne gardait aucune rancune car, le plus important, selon elle, c’est que son honneur soit rétabli.